Une surprenante découverte

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Sans le vouloir, j’ai fait une surprenante découverte un beau jour où je me suis arrêté un instant pour ressentir tout simplement la beauté et la grandeur de la vie.

Au travers de ce moment de relation intime à la nature de même qu’à ma propre nature, j’ai senti comme jamais auparavant que nous sommes tous liés, corps-esprit, dans l’unité de ce qui sans pouvoir la nommer m’était des plus précieuse et familière. Comme si je me tenais devant l’essence des choses, de la nature et de la vie.

Quelque chose de si près de nous qu’il ne pouvait être perçu que par le recul d’un moment de silence. Comme lorsque nous sommes à l’affût d’un animal sauvage dissimulé au fond des bois, que l’on ne peut approcher que pas à pas, au jour le jour, jusqu’au moment où sans nous y attendre, il apparaît devant nous dans toute sa splendeur à l’orée des bois.

Cela nous marque pour la vie comme le souvenir lointain d’un moment de bonheur passé. Comme l’aspiration la plus profonde que l’on porte en soi et que l’on espère atteindre dans un proche avenir. Et pourtant, elle se tient là, déjà, devant nous comme au premier jour de la vie. Comme au travers de tous ces moments discrets et fugitifs de simple plénitude d’être et de vivre. Et comme probablement aussi à l’approche de la mort qui nous ramène, malgré nous, aux sources et à l’essence de la vie.

Cette expérience est commune à tous, quelque soit notre culture, dans la mesure où l’on y prête attention, où l’on y accorde de la valeur et du temps.

L’expérience de la découverte des fondements de l’être en soi est loin d’être nouvelle. Elle apparaît dans l’histoire de l’humanité un peu comme ces moments discrets et fugitifs de plénitude personnelle. Ces moments clés font éruption dans la vie au moment où nous nous y attendons le moins, comme l’amour, comme toutes choses imprévisibles probablement parce que hors de la pensée et du temps. Hors de l’univers habituel appréhensif et visible. Hors de toutes conceptions et de tous conditionnements.

Il semble que ce que l’on découvre au fond de la nature comme en soi-même est l’arrière plan initial intemporel de toutes choses dans l’univers. Accessible uniquement par l’observation tranquille et le silence intérieur, en se tenant ouvert, calme et respectueux devant ces instants d’intimité apprivoisée.

Les fondements de l’être

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Au plus profond de nous-mêmes, il y a une force de vie qui nous est donnée à la naissance. Cette force possède une conscience qui s’exprime naturellement et spontanément par l’ouverture de notre être à l’expérience de la vie sous toutes ses formes. Des gémissements initiaux jusqu’au premier sourire d’un bébé, il y a une forme de conscience simple antérieure à toutes constructions mentales et sociales.

La spontanéité, la vulnérabilité et l’innocence qui s’expriment dans le nouveau-né sont l’expression naturelle de soi directement en lien avec notre être profond qui est conscience, paix et joie de vivre. C’est ce qui nous relie le plus profondément à la vie lorsque nous évoluons dans un milieu sain et ouvert.

Ce lien que l’on pourrait décrire comme notre propre relation au monde, n’est pas initialement une construction mais bien un état de la vie qui émerge comme une renaissance de l’essence de toutes choses au sein de l’évolution générale de la vie. La vie et la mort étant ainsi unifiées dans la continuité du processus vital. L’apport d’un peu de chacun de nous dans cet immense processus va bien au-delà de la pensée et des constructions sociales et culturelles. Cet apport est premièrement et avant tout un état fondamental de l’être à la fois unique et universel que chacun de nous représente quelque soit notre culture.

La conscience de soi, de notre être profond, est l’arrière plan initial où chacun de nous est déjà complet et réaliser par le simple fait de venir au monde et de partager cette essence commune qui s’exprime spontanément par le sentiment de plénitude intérieure lorsque nous sommes bien disposés.

Dans l’expression charmante d’un nouveau-né comme dans la profondeur du regard d’une personne âgée, nous pouvons voir les fondements initiaux réels de la vie comme conscience, paix et joie de vivre. Fruits de la liberté intérieure, de l’authenticité et de l’amour.

Ce qui est intéressant à retenir à propos des fondements de l’être: 

  • C’est un état de bien-être initial intemporel et non pas un état de bien-être passé ou à venir.
  • Que cet état est toujours accessible par le simple effet de la présence et de la conscience.
  • Que la recherche du bonheur est une pure création du corps-esprit qui cherche en vain à retrouver son unicité et son universalité initiale.
  • Que le lien direct fondamental demeure toujours accessible malgré la création d’une multitude de systèmes compensatoires que nous développons malencontreusement au cours de notre vie.
  • Que nous demeurons toujours au fond de nous-mêmes profondément liés à l’un-multiple, c’est-à-dire: au corps-esprit unifié de toutes choses dans l’univers.
  • Que la mémoire, la pensée et le temps sont des facteurs évolutifs essentiels mais cependant de moindre importance que la simplicité de l’état initial de présence et de conscience.
  • Que tous nos sciences et nos arts ne sont que le parfum des différentes fleurs du bouquet de la vie et de la connaissance de soi.

Ainsi, la vie est un don que l’on reçoit en partage au travers d’une relation à la fois unique et universelle.

La présence tranquille et dans l’action

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La présence tranquille est un état de bien-être naturel où notre corps et notre esprit sont unis et reposent – pour un moment – dans les fondements intimes de l’être.

Ces fondements sont la conscience, la paix et la joie de vivre qui émergent du libre mouvement de l’être en chacun de nous lorsque nous sommes bien disposés.

Pour retrouver cet état de bien-être, il suffit de s’arrêter un instant, de se détendre et de respirer. Rien de plus, rien de moins. Tout le reste venant de lui-même, d’instant en instant, au jour le jour.

Car, outre le fait de retrouver un état de bien-être personnel, cette position de recul intérieur permet aussi de voir clair en soi-même pour résoudre, par exemple, un problème personnel; trouver la manière appropriée de voir les choses; la bonne attitude à avoir suivant les circonstances, etc… C’est une boussole intérieure personnelle que l’on active, un ancrage profond, toujours disponible car antérieur à la pensée et à toutes créations personnelles et sociales.

Cette qualité de présence tranquille se développe avec le temps suivant notre pratique personnelle et l’attention qu’on y accorde au jour le jour. À partir de simples instants d’arrêt quotidien nous pouvons prolonger cette qualité de présence au travers de chacune de nos activités quotidiennes.

La présence dans l’action

Pour développer la présence dans l’action, il suffit de même de se disposer en ralentissant le rythme de nos activités quotidiennes pour conserver, comme dans la présence tranquille, une qualité de présence corps-esprit unifié au travers de chacune de nos activités.

Cela se fait sans aucun effort. Tout est une question de présence comme si on observait quelque chose avec une certaine distance, avec calme, attention et respect.

Cependant, le rythme excessivement rapide de la vie contemporaine, axée sur la productivité et la consommation, ne permet pas de vivre aisément en pleine conscience. Il faut savoir choisir et faire la part des choses entre ce qui est nécessaire et superflu pour entretenir en soi une certaine qualité de présence et de conscience.

Ce n’est pas pour rien que de tout temps, des gens se retirent intérieurement ainsi que de leur milieu, pour mieux voir ce qu’il en est de la vie.

La manifestation de l’être profond en nous-même, s’exprime dans le silence et la tranquillité de l’esprit. Cela peut se faire momentanément comme en chacune de nos activités.

La peur de la mort conditionne tout l’univers humain

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Il est difficile de constater que la peur de la mort conditionne tout l’univers humain cependant que la vie en plénitude demeure toujours accessible.
 
J’ai fait un songe où il y avait différentes couches de peur qui masquaient une peur plus profonde; celle de la mort et de l’exclusion sous toutes ses formes.
 
Puis, j’ai revu les principaux instants de peur et de rejet au fil de ma propre vie et de celle de mon entourage jusque dans les zones les plus sombres de l’humanité.
Se pourrait-il que ce soient d’immenses couches de peur et de désir de plénitude inassouvi, accumulées au fil des siècles, qui masquent le libre mouvement des fondements de l’être en chacun de nous. Fondements qui ne seraient en réalité que conscience, paix et joie de vivre, simples expressions de la présence et de la conscience.
 
Ainsi, tout être humain pourrait de lui-même retrouver cet état de bien-être naturel et se libérer de tout conditionnement social et culturel parce que la conscience simple derrière toutes nos constructions mentales et sociales demeure malgré tout vivante et disponible pour un autre type de développement humain.
 
Où la mort est liée à la vie sans crainte du lendemain parce que l’on peut veiller à notre propre survie en toute présence et conscience; tout simplement avec bienveillance et prudence.
 
Où les désirs s’ordonnent suivant le sens profond de la vie en plénitude, respectueux de chaque être et veillant au mieux à ne pas créer en soi-même de systèmes compensatoires nuisibles.
 
Où le regard et l’effort humain demeurent en lien profond et direct avec les fondements réels de l’être, à la fois corps-esprit et un-multiple.
 
Libre, tranquille, dynamique et aimant.
C’est tout l’inverse de ce que l’on édifie depuis la nuit des temps en soi-même, en famille, en clan, en société et en nation par la perte progressive de notre capacité de présence et de conscience qui devient de plus en plus fragmentaire et superficielle.
 
C’est ainsi que l’on vit à la surface des choses, de soi-même et du monde. C’est aussi ainsi que l’on se crée un semblant d’identité sociale et culturelle qui le plus souvent nous oppose les uns les autres. Que progressivement la nature nous devient de plus en plus étrangère et où au final nous créons chaque jour individuellement et collectivement ce qui nous détruit lentement.
 
Car en parallèle à ces immenses couches de peur nous développons d’immenses couches compensatoires (face au manque de plénitude intérieure) qui nous projettent dans une quête plusieurs fois millénaire nostalgique d’un passé ou d’un futur idéalisé et illusoire, tout en perdant de vue la beauté de la vie quotidienne simple et réelle.
 
Il n’y a pas d’avenir pour l’humanité avec l’usage unique de la pensée usuelle (sans le développement de la conscience réelle derrière toutes choses) si ce n’est la répétition de l’usage d’un ancien système de protection vitale, fruit de l’évolution, aujourd’hui désuet et davantage nuisible que constructif.
 
En s’éloignant de soi-même, nous nous éloignons des autres, de la nature et de la vie en plénitude.

La conscience du corps-esprit

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Nous avons pris l’habitude de penser le monde qui nous entoure davantage que de le vivre en toute présence et conscience.

Cette habitude a engendré la surutilisation de notre activité mentale au point où presque tout est perçu par le filtre de nos pensées, germes de notre mémoire qui émergent des empreintes de nos souvenirs.

Ces empreintes nous définissent, nous orientent et influencent chacune de nos activités quotidiennes ainsi que l’ensemble de notre vie. Cela peut évoluer dans le temps de différentes manières mais sera toujours limité, fragmentaire et insatisfaisant parce que l’usage de la pensée sans la conscience simultanée du corps nous rend partiellement présent et partiellement conscient. La vie devenant du plus en plus parcellaire.

Notre corps est lui aussi plus souvent pensé que vécu. De plus, il peut être perçu comme séparé de notre esprit comme une chose que l’on peut manipuler. Si bien que le manque d’écoute et de cohérence entre l’un et l’autre crée toutes sortes de distorsions physiques et mentales.

La plupart de nos problèmes relationnels sont issues de cette incohérence entre ce que l’on pense et ce que l’on dit, ce que l’on dit et ce que l’on fait, ce que l’on fait… et ce qu’on aurait dû faire.

Pour retrouver une certaine unité et cohérence entre le corps et l’esprit, il nous faut premièrement ne plus les percevoir séparés mais tout simplement distincts pour notre compréhension et unis dans la simplicité de l’être.

Puis et surtout ne plus penser le corps ou considérer notre esprit comme de la matière mais plutôt les percevoir, les sentir et les vivre comme formant un tout, corps-esprit, simple expression de la présence et la conscience.

Dans les profondeurs de la vie, il y a une source commune fondamentale où repose l’être énergie-substance, tentant de nommer ainsi ce que l’on ne peut concevoir mais seulement expérimenter. Toutes nos créations personnelles et sociales sont issues de cette source un-multiple en chacun de nous. Source malheureusement le plus souvent inconnue en soi-même et confondue avec ce que l’on prend pour le moi et le mien, séparé de toi et le tien.

Cette perception erronée et superficielle de soi, les pensées qui en découlent et qui génèrent les divisons en soi-même et entre les humains, sont l’inverse de la réalité de notre être et de notre identité profonde.

Le développement du sens de la liberté, de l’authenticité et de l’universel vise simplement la restauration et l’entretien en soi-même du corps-esprit entrevue comme un tout et de l’un-multiple, source commune et universelle de la vie.

Car toutes actions extérieures qui demeurent le fruit unique de la pensée usuelle ne sont généralement que des réactions superficielles, inappropriées à la bonne marche de la vie.

La restauration débute en soi en tant que responsable consciencieux de nos propres créations personnelles qui influent sur notre vie ainsi que celles des autres.

Le développement de la conscience corps-esprit commence et s’effectue donc aussi, comme toute cette démarche de conscientisation, dans le silence et par la respiration tranquille.

Tout le reste venant de lui-même, sans aucun effort, pas à pas, au jour le jour.

Le mouvement de la pensée

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Le mouvement de la pensée, l’émergence de la conscience du je, de moi et de tout ce qui s’ensuit commence au moment de notre réveil et s’enchaîne au rythme de nos activités quotidiennes.

Mais si juste un instant avant notre réveil nous nous éveillons, présent et conscient, nous pouvons observer la mouvance de nos pensées.

C’est un état naturel de présence antérieur à la pensée, aux réflexes, aux conditionnements et à la mémoire. C’est un état corps-esprit que nous utilisons rarement et le plus souvent accidentellement.

Cependant, c’est quelque chose qui peut arriver spontanément lorsque nous sommes bien disposés. La qualité de présence nécessaire à l’éveil matinal suppose un état de bien-être antérieur, au coucher, dans la nuit, jusqu’à l’éveil. Il faut aussi compter sur nos années de pratique pour développer cette qualité de présence et de conscience car il s’agit bien ici d’un état d’éveil, de pleine conscience comme nous pouvons le développer par la pratique régulière de la présence tranquille et dans l’action.

C’est toujours le même mouvement de léger recul par rapport à soi-même et au monde mais sans le vouloir, sans disposition volontaire préalable. C’est un retournement spontané de notre être profond qui permet de voir la vie dans une vue d’ensemble, sans sujet, sans objet et sans attente. C’est tout simplement… voir et être.

Pour demeurer ainsi dans la présence corps-esprit, sans se faire absorber et entraîner par le rythme et les conditionnements sociaux de la vie quotidienne,

il faut persister à demeurer tranquille dans le rythme naturellement lent de la vie de l’être.

Si nous arrivons à demeurer ainsi pendant un certain temps nous pouvons vivre chacune de nos activités quotidiennes en pleine conscience. Nous pouvons voir passer devant nos yeux, librement et consciemment, la moindre de nos pensées et actions suivant le rythme naturel de nos besoins vitaux et sociaux.

Nous pouvons aussi percevoir clairement l’essence et le sens des choses pour nous orienter dans nos choix quotidiens. C’est un état naturel du corps-esprit, présent et unifié qui est l’objectif recherché par le développement progressif du sens de la liberté, de l’authenticité et de l’universel.

Notre demeure

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Dans la brume silencieuse du matin, antérieure à la création des mondes, il semble que seuls-es quelques aventuriers-ères du coeur, osent mettre un pied, de temps à autre, dans le vaste jardin de l’être. Non pas celui de l’Éden au Moyen-orient ou au coeur spirituel d’une quelconque civilisation, mais bien dans celui qui n’a pas de nom.

Un lieu si simple et si près de nous, qu’on le projette hors de soi comme l’air que l’on respire. Le plus précieux don de vie, à la base même de la respiration cellulaire passe pour ni vu ni connu tout comme l’être au fond de chacun de nous.

Au regard de cette simple mais cependant immense découverte en soi… que de créations inutiles au fil des siècles, que de pas insignifiants fièrement exposés dans nos musées. Vaste système compensatoire, amoncellement de troubles et de guerres infinis, … pour un simple verre d’eau à la source de la vie.

Suis-je aller assez loin et assez profond en nous-mêmes pour faire voir l’inutilité de toutes conceptions et actions humaines vides de présence et de conscience réelle. Quelque soit le lieu et l’état de l’évolution de notre culture, l’être humain demeure quasi totalement ignorant et absent des fondements de l’être en lui-même, pourtant si simples et seuls réels.

La pensée qui plane sous nos intentions, qui elle-même plane au-dessus du lieu de naissance de nos créations, est et sera toujours un handicap pour l’humanité.

Malgré toute la bonne volonté, malgré toute l’ingéniosité et le savoir faire humain, rien ne semble venir à bout du sentiment de vide existentiel que chacun porte en son for intérieur, … lieu qui pourtant est aussi plein et vivifiant que la vastitude de la mer.

Nos mondes sont des roues infernales dont les bruyants moyeux grincent tout au long de notre histoire par le manque de présence et d’attention, seules bases et avenir réel pour l’humanité.

Chercher la vie à l’abri de la mort est le premier pas de la course éphémère entreprise par nos différentes civilisations. Civiliser… oui… mais de quelle manière? Où est la présence dans nos demeures intimes, lieux de créations de nos différents États et Nations qui s’entrechoquent depuis la nuit des temps. Tout cela exprime toujours et encore l’absence de présence et de conscience à l’être réel, derrière nos pensées, à la base de nos constructions personnelles et sociales.

Pourquoi prendre le parfum – tous nos arts et métiers – pour la fleur, celle qui est déjà en plénitude au coeur de toute chose?

Pourquoi toutes ces quêtes et conquêtes, hors du lieu de notre naissance, hors de soi, de l’être et de la vie?

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La réponse à ces questions, nous le savons tous et depuis fort longtemps est au fond de nous-mêmes. Dans le silence de notre être. Qui ne connait pas, dans son intimité, le secret de sa personne? Qui ne connait mieux que soi-même, la vérité et le sens des choses de sa propre vie?

L’ordre antique, actuel et futur de l’univers est au fond de nous-mêmes comme partout ailleurs. Dans la moindre structure vivante jusqu’aux confins de l’espace. Mais Il ne manque semble-t-il que notre présence, c’est-à-dire:

la tranquille conscience de ce qui est déjà en plénitude au fond de chacun de nous.

Alors, pourquoi n’osons-nous pas aller jusqu’au lieu de naissance de nos constructions superficielles et éphémères pour développer en chacun de nous un lieu conscient de créations profondes et permanentes?

Osons voir en face la partie lumineuse en soi comme la partie sombre, créée et constamment projetée à l’extérieur de soi.

C’est une très vieille mécanique qu’il nous faut apprivoiser et revoir de fond en comble.

Le soi, sous ses multiples facettes, est aussi proche que lointain. Il réside dans un espace infini et indéfinissable pour l’esprit. On ne le perçoit réellement et pleinement que dans le silence. C’est le seul lieu réel de création fait d’attention, de respect et d’application. Comparé à lui, tous nos autres espaces de vie ne sont que distractions, divertissements et illusions. Semblant de vie, jamais pleinement vécu où l’anxiété veille constamment sous l’écorce si vite durcie.

Ce qu’il nous faut avant toute chose, c’est la création d’un espace de liberté intérieure en chacun de nous. Une liberté fait d’un respect si grand qu’il n’est point nécessaire de créer de distance en nous.

Qu’a-t-on inventé pour traverser l’espace entre vous et moi? Pourquoi vouloir atteindre une quelconque planète ou un univers lointain avant soi-même? Avant d’avoir découvert les fondements de notre être, seuls responsables et créateurs de nos mondes.

Ne serait-ce pas une fuite? Une projection de notre manque intérieur, de cette assise fondamentale qui seule procure sécurité et joie de vivre.

Affronter nos peurs réelles est souvent moindre que nos peurs imaginaires. La confiance en soi et le sentiment de sécurité intérieure n’est que l’apprivoisement de la dynamique naturelle vie-mort en soi-même. De ce qui naît en nous, souvent à notre insu, se développe mais doit cependant mourir en toute présence et conscience. Mais pour cela il faut oser aller au-delà des apparences et des habitudes, des solutions faciles et superficielles pour voir en face la couleur des choses.

Cette frange de lumière spécifique à chaque instant sans projeter d’ombres sur elle.

Sans créer de toute pièce un espace de division entre les différents éléments constituants de nos vies.

Mourir à soi-même, ce n’est pas s’anéantir volontairement, mais bien mourir tout simplement à nos créations inutiles et nuisibles que l’on projette sur les autres. Et le seul vrai créateur réside non pas en soi-même comme entité individuelle selon notre art ou notre métier, mais plutôt dans l’espace de plénitude infini perçu entre nous comme entité universelle. Et cet espace est bien réel. Il est fait de liberté, d’authenticité et d’amour au sens inclusif du terme, c’est-à-dire : universel.

Par un simple petit pas en arrière de ce que l’on prend pour soi-même, tout l’univers s’en trouve transformé.

À partir du développement du sens de la liberté jusqu’au développement du sens de l’universel, il y a ce petit pas qui nous concerne tous personnellement et que nul autre ne peut faire à notre place. Le lieu de création intime qui passe par le développement du sens de l’authenticité. De ce qui est vrai et réel dans les profondeurs de l’être. De ce qui en chacun de nous fait corps avec la réalité qui transcende sujet et objet. De ce qui, par une attention et une rectitude personnelle quotidienne se joint volontairement au mouvement universel.

Voilà compris et assumé le sens réel et profond de la mort au creux de la vie comme la nouvelle pousse sur le tronc vieilli.

Et cela n’est pas du vent ou de la poésie, mais une prise et une action réelle sur la vie. La seule incidence véritable que nous ayons personnellement sur le devenir de l’humanité et sur nos vies au quotidien.

Pour le moment, notre vie quotidienne et notre avenir n’est que la répétition d’un ancien réflexe de protection vitale qui s’exprime subtilement par cette petite anxiété sous-jacente à nos moindres pensées et actions. Système principalement réactionnaire – comme toutes nos révolutions – où notre action sur la vie demeure toujours plus ou moins superficielle et partielle. Jamais pleinement ressentie et assumée parce que refoulée et emmêlée dans la pelote de notre individualité.

Ce moi, si fortement affirmé n’est que la lente création de l’envers de soi. Un reflet que l’on juge, mesure et tente de contrôler en vain les excès et les effets destructeurs.

À l’inverse, nous entrons dans le monde réel, ou tout est vu pour ce qu’il est entièrement et vraiment. Un tout indivisible, non mesurable et infini.

Laissons les choses mesurables à leur juste place. Que la science soit au service de la conscience.

Il nous suffit de voir – une seule fois – la nature et la réalité de notre être pour inverser le cours de nos vies.

Bien sûr, nos habitudes et coutumes ancestrales de se définir et d’agir superficiellement vont perdurer un certain temps. Mais un petit pas en entraine un autre et la conscience qui vient avec, oriente nos autres pas. La direction n’est jamais donnée, tout est circonstanciel et spécifique.

Les solutions trouvées pour résoudre nos conflits sociaux, ne vont jamais au fond des choses et ne permettent pas de régler l’ordre nécessaire à la bonne marche de la vie. Ce sont des efforts louables, mais superficiels et dispersés parce que le problème fondamental est rarement perçu dans son entièreté.

Pour voir l’entièreté et l’indivisibilité des choses, il faut les voir par soi-même, en soi-même. En faire l’expérience concrète jusqu’à les faire siennes.

Aucune expérience n’est cachée ou inaccessible à l’être. Nous sommes le résumé et la conscience portante du vécu humain. Nul n’est isolé au fond de soi-même car tous se rejoignent dans l’un et le multiple. Reconnaissance intime et profonde de ce qui en chacun de nous le fait de plus en plus à la fois un et multiple, c’est-à-dire: universel.

Aller jusque-là constamment au fond de soi, entreprendre chaque chose à partir de ce lieu intime de l’être, dans le silence intérieur, c’est vivre, se développer et mourir sciemment au quotidien.

La plénitude de l’être est ce mouvement, partout présent dans la nature. Il n’y manque, en tant qu’humain, que notre propre présence. De là l’esprit de la maison, de la demeure au fond de soi qui prend vie sur de nouvelles fondations faites de conscience, de paix et de joie de vivre.

L’utopie dans cette démarche, ce serait de continuer de nous considérer principalement comme des êtres de mémoire, de souvenirs et de manières de faire qui tiennent du temps. Alors que tout nait en chacun de nous, d’une façon informelle, intemporelle et spontanée à partir du lieu de notre intimité.

Les créateurs de mondes que nous sommes devenus ne sont que l’image inversée de la réalité et de notre identité. Et seul le silence et la compréhension de ses effets donne accès à cette réalité et à cette identité profonde.

Curieusement et heureusement pour nous, cette capacité à percevoir notre identité profonde nous interpelle subtilement depuis la nuit des temps. Nous en percevons quelques brides par le biais des arts et de la culture mais cela a toujours été perçu comme quelque chose d’exceptionnelle plus ou moins élitique. Et cela vécu et assumé chez les plus humains d’entre nous, nous semble tout simplement surhumain.

Pourtant, le fait commun historique de la découverte des fondements de l’être en soi est tout autre. Du jour où l’on se décide personnellement – et pourquoi pas collectivement – à entrevoir la vie par l’autre face de l’être, celle en profondeur, on découvre l’espace de liberté, d’authenticité et d’amour nécessaire à notre croissance.

C’est un renversement, une renaissance et un nouveau départ énergisant. Car l’énergie perdue au travers de nos aléas mentaux se trouve libérée et disponible pour un autre type de création.

Nous n’avons plus besoin d’arts ou de cultures spécifiques, mesurables car tout devient art et culture, parce que puisé et élaboré à même le silence intérieur, hors du temps et de l’espace mental superficiel et éphémère.

C’est aussi une nouvelle manière de voir l’économie dans la vie sociale. Nul besoin de tant d’argent, de finance ou de trésor public. Tout émerge de la nécessité, de l’utile et du bien pensé. Car la pensée a toujours sa place dans ce nouveau mode de vivre, mais comme légèrement en retrait de soi comme toutes choses créées et sans attachements.

Quelle différence ? Quel changement dans la manière de voir, d’agir et de vivre nos activités quotidiennes. Tout devient clair, nouveau, frais et accessible. Le manque universel se rempli par notre propre présence et donne sens à toutes choses.

C’est ainsi qu’apparait progressivement l’espace de liberté intérieure qui nous invite à développer le sens de l’authenticité puis à découvrir comme un nouveau départ ce qu’il y a d’universel en chacun de nous.

Un immense champ d’exploration où chacun devient une frange spécifique de lumière.

Un parcours simple, accessible à tous, en tout lieu et en tout temps.

Quoi de mieux pour débuter une nouvelle vie!

 

Ode du jour

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Lorsque le soleil se lève
C’est la conscience qui s’éveille
Chaque jour est nouveau
Tout en étant le même

Et lorsque le soleil se voile
C’est toujours de la vie
Le passage de l’un
Sous différentes formes
 
Et lorsque l’on cherche l’amour
Et lorsque l’on trouve l’amour
Et lorsque l’on donne vie
Tout cela procède du même élan
 
Comme un grand souffle
Qui balaie le ciel
Et propage un parfum
De fraicheur sur la vie
 
Où rien n’est exclu
En aucun lieu
En aucun temps
Où tout participe
 
Joie, tristesse
Colère, allégresse
Folie, sagesse
Création, destruction
 
En cela, seul le nécessaire demeure
Bon an mal an
Sous le soleil et sous la pluie
Sous l’écorce et le vent
 
Tout ce qui nait participe
Tout ce qui meurt participe
Tout ce qui vit réellement
Demeure
 
Et ce n’est pas du temps
Ou quelque chose que l’on mesure
Mais quelque chose au-delà
Antérieure à la pensée
 
L’inconscient comme Ça1
Le conscient comme Cela2
La paix dans le silence
Et la joie qui demeure
 
La liberté
L’authenticité
L’universel
En tout
 
Au jour le jour
À chaque instant
En toutes occasions
Suivant l’inspiration
 
La dynamique du ciel
Un grand secret
À la fois silencieux
Et bruyant de vie
 
Un chuchotement
Sous la cuirasse
Comme un cri
De nouveau-né
 
Puis sous le regard
S’évapore comme l’embrun
Tout le faux, l’artifice
Et le semblant
 
Ce qui est, demeure
Comme cela, soit
Tout l’avenir, ainsi
Dans ce qui est, déjà


1 Le mot Ça en español dans ce contexte signifie: Esa, ce qui est inconscient au fond de soi.

2 Le mot Cela en español dans ce contexte signifie: Esta, ce qui est conscient au fond de soi.