La conscience du corps-esprit

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Nous avons pris l’habitude de penser le monde qui nous entoure davantage que de le vivre en toute présence et conscience.

Cette habitude a engendré la surutilisation de notre activité mentale au point où presque tout est perçu par le filtre de nos pensées, germes de notre mémoire qui émergent des empreintes de nos souvenirs.

Ces empreintes nous définissent, nous orientent et influencent chacune de nos activités quotidiennes ainsi que l’ensemble de notre vie. Cela peut évoluer dans le temps de différentes manières mais sera toujours limité, fragmentaire et insatisfaisant parce que l’usage de la pensée sans la conscience simultanée du corps nous rend partiellement présent et partiellement conscient. La vie devenant du plus en plus parcellaire.

Notre corps est lui aussi plus souvent pensé que vécu. De plus, il peut être perçu comme séparé de notre esprit comme une chose que l’on peut manipuler. Si bien que le manque d’écoute et de cohérence entre l’un et l’autre crée toutes sortes de distorsions physiques et mentales.

La plupart de nos problèmes relationnels sont issues de cette incohérence entre ce que l’on pense et ce que l’on dit, ce que l’on dit et ce que l’on fait, ce que l’on fait… et ce qu’on aurait dû faire.

Pour retrouver une certaine unité et cohérence entre le corps et l’esprit, il nous faut premièrement ne plus les percevoir séparés mais tout simplement distincts pour notre compréhension et unis dans la simplicité de l’être.

Puis et surtout ne plus penser le corps ou considérer notre esprit comme de la matière mais plutôt les percevoir, les sentir et les vivre comme formant un tout, corps-esprit, simple expression de la présence et la conscience.

Dans les profondeurs de la vie, il y a une source commune fondamentale où repose l’être énergie-substance, tentant de nommer ainsi ce que l’on ne peut concevoir mais seulement expérimenter. Toutes nos créations personnelles et sociales sont issues de cette source un-multiple en chacun de nous. Source malheureusement le plus souvent inconnue en soi-même et confondue avec ce que l’on prend pour le moi et le mien, séparé de toi et le tien.

Cette perception erronée et superficielle de soi, les pensées qui en découlent et qui génèrent les divisons en soi-même et entre les humains, sont l’inverse de la réalité de notre être et de notre identité profonde.

Le développement du sens de la liberté, de l’authenticité et de l’universel vise simplement la restauration et l’entretien en soi-même du corps-esprit entrevue comme un tout et de l’un-multiple, source commune et universelle de la vie.

Car toutes actions extérieures qui demeurent le fruit unique de la pensée usuelle ne sont généralement que des réactions superficielles, inappropriées à la bonne marche de la vie.

La restauration débute en soi en tant que responsable consciencieux de nos propres créations personnelles qui influent sur notre vie ainsi que celles des autres.

Le développement de la conscience corps-esprit commence et s’effectue donc aussi, comme toute cette démarche de conscientisation, dans le silence et par la respiration tranquille.

Tout le reste venant de lui-même, sans aucun effort, pas à pas, au jour le jour.